La mythologie du Loup, d’aussi loin que nous reviennent nos histoires du soir a systématiquement voué cet animal à revêtir les attributs du malin, de la tromperie et des comportements déviants. Pourtant, les faits de loups mangeurs d’Hommes sont assez rares et pour la plupart rapidement transformés en récits populaires terrifiants dont la Bête du Gévaudan est le parfait exemple. En élaborant un folklore autour de ses exactions, les civilisation humaines ont, à l’image des sorcières, changé les brigands et mutins en loup-garous redoutant la morsure contagieuse de leur contact.

Et si la faute du Loup n’était pas plutôt d’avoir mis un pied dans le combat pour le territoire que lui mène l’Homme depuis sa propre sédentarisation ? Et si les frontières de bois de nos pâturages ne s’étaient pas changées en clôtures idéologiques ? Quelle part du chien ou du loup habite nos espaces mentaux contemporains ?

Irrigué par cette métaphore filée, Le Crépuscule des Maîtres propose une histoire poétique de la docilité et de son dévorant désir de subversion. Peuple diurnes et nocturnes, loups-garous et chiens de gardes s’y confrontent et nous invitent à penser et oeuvrer avec eux notre métamorphose. La nuit, heure des loups sera le moment où nous parlerons de ce qui excite l’envie de ne plus désirer l’aube, comme une pleine lune devenue éclipse perpétuelle.

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“Leurs coeurs mouillés du sang d'un eugénisme carcéral réclament peu à peu justice sur l'autel d'un nouvel ordre social."